Little Freddie King (Version française)


 Little Freddie King (né Fread Eugene Martin, 19 juillet 1940) est un guitariste américain de Delta Blues. Son style est basé sur celui de Freddie King, mais son approche du blues country est originale.
King est un cousin de Lightning’ Hopkins, né à McComb, Mississippi et a appris à jouer de la guitare avec son père. En 1954, à l’âge de 14 ans, il déménage à la Nouvelle Orléans. Il joua dans des juke joints avec ses amis Babe Stovall, Slim Harpo et Champion Jack Dupree, de la guitare électrique et acoustique. 



Il enregistra le premier album de blues électrique à la Nouvelle Orléans avec Harmonica Williams en 1969. En 1976, King entreprit une tournée européenne avec Bo Diddley et John Lee Hooker. Sa prochaine opportunité d’enregistrement se présenta en 1996, 27 ans après, avec la sortie de Swamp Boogie. La chanson Sing Sang Sung (2000) fut enregistrée en direct au Dream Palace dans le Faubourg Marigny.
King est un membre fondateur du New Orleans Jazz & Heritage Festival et a joué pour le festival pendant 42 ans. C’est un membre du Louisiana Music Hall of Fame. Il fut sélectionné trois fois comme Blues Performer of the Year à la Nouvelle Orléans. Il fut honoré par un repère Mississippi Blues Trail à McComb, Mississippi.
Son album de 2012, Chasing tha Blues, gagna le prix Best Blues Album aux 12èmes Annual Independent Music Awards.
L’album le plus récent de King, Messin’ Around tha Living Room, sortit en 2015.
Il apparaît dans le film documentaire I am the Blues de 2015. 



Ses derbys Stacy Adams, son chapeau Homburg, sans parler de sa guitare et de ses styles vocaux bruts, font de Little Freddie King un personnage authentique de la Nouvelle Orléans.
Rassembler les foules n’est pas un phénomène nouveau pour King, qui joue du blues dans la Cité du Croissant depuis presque 50 ans. Mais depuis qu’il s’était installé à Dallas après l’ouragan Katrina et qu’il est revenu ensuite résider dans le Village des Musiciens, tout semble lui réussir. Son quatrième CD, Messin’ Around tha House, qu’il a sorti tout seul continue à largement diffuser son gospel blues brut tandis que son groupe semble soudainement être partout, des clubs de toute la ville aux festivals de tout le pays.
A 79 ans, King, qui a passé ses trois premières décennies à la Nouvelle Orléans à survivre à plus d’événements funestes, fusillades, attaques au couteau, peines de prison, beuveries et virées nocturnes que la plupart des gens, tout en travaillant dur, a une vision philosophiquement humble de sa bonne fortune récente.
« Je ne m’y suis jamais attendu. Mais quand on y pense même plus et que l’on laisse tomber ; qu’on s’en fiche, alors boom ! C’est là que tout arrive. »
Il n’y a pas si longtemps, le seul endroit où l’on pouvait voir King et son groupe ; c’était le dernier vendredi de chaque mois au BJ’s Lounge, une salle de bar du coin déglingué au fin fond du Upper Ninth Ward, à quelques pas du Canal Industriel. Un établissement vétuste du type qui disparaît rapidement, en raison de la gentrification et des fuites de la levée, BJ’s reste le dernier endroit où voir l’un des gigs les plus uniques dans le monde du blues.



Derrière la table de billard et à travers les épais nuages de fumée de cigarette, Little Freddie fait un pas vers le micro et commence à jouer en finger-picking sur sa guitare creuse, lançant des notes distendues et noueuses qui sonnent avec les tonalités directement issues de l’apogée de John Lee Hooker et de Lightnin’ Hopkins. Sa garde-robe provient des meilleurs tailleurs de Canal Street dans des tonalités étourdissantes de violet, jaune, rouge vif, bleu royal et toutes les combinaisons de ces coloris, et est tout aussi superbe que sa musique est primaire.
Tout comme Hooker et Hopkins, que King cite comme ses deux favoris, il est immédiatement clair qu’il peut assurer tout seul, avec sa guitare en tapant du pied pour tout accompagnement. Mais c’est alors que le batteur « Wacko » Wade Wright indique sa présence par un crash de cymbale autoritaire et que le bassiste Anthony « Skeet » Anderson ancre le rythme avec son ancienne basse Vox en forme de violon. L’ingrédient final est Bobby Lewis Ditullo, qui pose la mélodie sans s’imposer avec des gémissements d’harmonica qui s’intensifient lentement à mesure que le groove démarre.
Ceux qui fréquentent régulièrement la scène des nightclubs de la Nouvelle Orléans noteront qu’outre leur son, il y a quelque chose d’autre qui rend ce groupe unique : aucun de ses membres n’a été vu jouer avec d’autres, une rareté dans une ville où tout le monde semble jouer avec tout le monde, et plus souvent que pas du tout, ils ne répètent pas vraiment sauf quand ils sont sur scène.  



A part des chanteurs de R&B blancs comme Byrne et Ford, Wright et Anderson ont joué auparavant avec des stars noires comme Eddie Bo, Bobby Mitchell et Irma Thomas. Wright a même joué de la batterie pour Huey « Piano » Smith and the Clowns lors d’une soirée, mais l’univers parallèle de la scène blues de la Nouvelle Orléans peut aussi bien être à des kilomètres.
En réalité, comme tout dans la Cité du Croissant, les deux mondes existaient côte à côte, mais se mélangeaient rarement. Le blues de la Nouvelle Orléans était véritablement un phénomène underground, un monde de cour arrière peuplé par des artistes comme Babe Stovall, Lil’ Son Jackson, Boogie Bill Webb et Polka Dot Slim. Leurs styles « countrifiés » peuvent être originaires d’autres endroits, mais étaient toutefois uniques à la Nouvelle Orléans, électrisés d’une façon urbaine qu’on ne retrouve nulle part.
Bien que son père, Jessie James Martin, était un blues man itinérant lui-même, King développa son style totalement dans sa ville d’adoption.
« Quand je suis arrivé ici pour la première fois, je cherchais un travail, » dit King. « Notre école y avait organisé un pique-nique et j’ai aimé la Nouvelle Orléans. J’ai dit à ma mère; « j’aime bien la Nouvelle Orléans. J’y reviendrai pour y rester. » Elle a dit, « Tu n’as rien à y faire. Quelqu’un te kidnappera et te tuera. » J’ai dit, « J’irai quand même. » Et c’est ce que j’ai fait. »
Avec les années, King a tout fait, de suspendre des bananes au bord de la rivière à réparer des téléviseurs chez lui, mais au cours de ses premières semaines à la Nouvelle Orléans, son intérêt pour la musique s’enflamma.



Pour les disques que King écoutait le plus au cours de cette période, il cite Muddy Waters, Jimmy Reed et Blind Lemon Jefferson comme ses favoris. « Mais j’ai aussi adoré la country music comme Lonnie Glosson, Ernest Tubb et Wayne Raney ; je l’écoutais au travail pour m’aider à me concentrer « le premier concert de King est arrivé par le biais d’un musicien local,  Lloyd « Curly » Givens, qui possédait un magasin thrift sur Conti Street qui s’est aussi spécialisé en alcool de maïs.
« Mes amis venaient chez moi avec de quoi boire, » dit King. « Je jouais de la guitare et quand on avait plus d’alcool, on allait acheter cet alcool de maïs que Givens produisait illégalement, il a découvert que je pouvais jouer un peu parce que je me débrouillais pas mal sur deux ou trois chansons. »
Les choses se sont grandement améliorées quand King commença à jouer avec Big Joe Williams, Boogie Bill Webb et Polka Dot Slim. « Polka Dot jouait des cuillères et de l’harmonica et quand il a eu un job, beaucoup des gars avec qui il jouait ne venaient pas, alors il m’appelait. Nous avons beaucoup joué sur Bourbon Street. »
Bien que King ait fait des enregistrements jamais sortis pour le petit label Booker/Invicta sur South Rampart Street, il débuta sur un disque en 1966, en jouant « chop guitar » sur la fantastique lecture de Slim du « Trick bag » d’Earl King, sorti sur le label Apollo basé à Baton-Rouge. C’est à cette époque que King commença à jouer avec Harmonica Williams, avec qui il avait formé son premier groupe et créé le premier album d’electric blues dans l’histoire de la Nouvelle Orléans.



Wright et Anderson commencèrent à jouer avec King au milieu des années 90 quand il eut besoin d’un groupe pour le Fest. « Il nous a montré beaucoup de morceaux originaux que nous avons beaucoup aimés, » dit Wright. « On était habitué à un R&B lisse, mais Freddie était plutôt dispersé. »
La formation fut complétée avec l’ajout de Ditullo, qui travaillait au bar de BJ’s, fournissant ainsi le légendaire concert mensuel qui solidifia leur son. Comme le bar n’avait pas de licence de musique live, le groupe jouait pour les pourboires, mais la synergie qu’il développait était inestimable. Carlo Ditta d’Orleans Records avait déjà remis King sur la carte avec son premier CD solo Swamp Boogie, mais c’était Sing Sang Sung, de 1999, également sorti sur Orleans, qui captura tout d’abord le groupe dans son lowdown swing complet.
 « J’appelle la musique de Freddie, du trance blues, » conclut-il. « Vous pouvez vous asseoir avec lui pendant quelques heures et il jouera des rythmes et sons que vous n’avez jamais entendus. C’est juste hypnotique. »



Discographie
  • Harmonica Williams and Little Freddie King (1969), Ahura Mazda Records
  • Swamp Boogie (1996), Orleans Records
  • Sing Sang Sung (live album) (2000), Orleans Records
  • FQF Live (2003), WWOZ (Library of Congress Recording)
  • You Don't Know What I Know (2005), Fat Possum Records
  • Messin' Around tha House (2008), Madewright Records
  • Gotta Walk with Da King (2010), Madewright Records
  • Jazzfest Live (2011), MunckMix, Inc.
  • Back in Vinyl, LP (2011), APO Records
  • Chasing tha Blues (2012), Madewright Records
  • Messin’ Around tha Living Room (2015), Madewright Records

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