Plantations : Oak Alley, Laura, Evergreen


Les plantations Oak Alley, Laura et Evergreen

A environ 1 heure de route de La Nouvelle Orléans, sur la Great River Road le long du Mississippi, à Vacherie, c’est là que l’on trouve les anciennes plantations de canne à sucre qui ont fait la richesse des colons, de sang français et canadien pour certains,  dès les années 1780 en Louisiane.

Oak Alley



La plus connue est Oak Alley, qui fut le décor de plusieurs films comme Interview avec un vampire, avec sa majestueuse allée de magnifiques chênes tricentenaires d’une envergure de 50 mètres menant au bâtiment blanc à un étage de style grec avec ses colonnes. Cette demeure « antebellum » , c’est-à-dire datant d’avant la guerre de sécession fut achetée en 1836 par Jacques Telesphore Roman, frère du gouverneur de la Louisiane André Bienvenu Roman. La plantation est déjà composée de 57 esclaves qui travaillent aux champs. La même année, Jacques en fait venir 49 de plus, portant à 109 le nombre de ses esclaves. Le quartier des esclaves est ainsi composé de 20 maisonnettes divisées en 2 et pouvant accueillir dans chaque partie 2 à 5 personnes.



Jacques Roman mourut en 1848, emporté par la tuberculose. Son épouse prit la direction de l'exploitation mais, inexpérimentée et dépensière, sans grand succès. L'abolition de l'esclavage, successive à la Guerre Civile (1861-1865) signa la fin de la plantation, laquelle fut vendue aux enchères, à perte, en 1866. Les propriétaires successifs ne purent faire face aux frais d'entretien d'une telle demeure et laissèrent maison et jardins à l'abandon.

En 1925, c'est un bâtiment en très mauvaise condition que rachetèrent Andrew et Josephine Stewart, derniers propriétaires en date d'Oak Alley. Leur projet était d'entreprendre la rénovation de la maison et d'en faire une fondation ouverte au public.

Par chance, la maison n'avait pas souffert durant la Guerre et la structure était demeurée intacte. Joséphine et Andrew vécurent à Oak Alley et consacrèrent leur vie à la remise en état de la propriété. Joséphine vécut 26 ans de plus que son mari et, peu avant de mourir elle-même, en 1972, créa la fondation qui allait assurer la survie de la propriété.
La visite guidée de la plantation permet d’avoir beaucoup de détails sur la vie des habitants et se conclut à l’extérieur où l’on peut siroter un « Mint Julep », cocktail typique du sud à base de citron et de menthe pour la version « virgin », et de bourbon, pour la version alcoolisée, en se promenant dans les jardins.

Laura


A deux pas, on trouve une autre plantation, créole celle-ci, jolie bâtisse colorée, la plantation Laura. L’architecture est typiquement créole avec le toit rouge, les murs jaunes et les poutres en cyprès ; sa surélévation lui permettait de rester à l’abri des inondations vue la proximité du Mississippi.
En 1936, Laura Locoul Gore acheva le récit de 100 ans sur cette plantation de canne à sucre nommée en son honneur. Son manuscrit, trouvé en 1993 raconte la vie quotidienne et les évènements importants des habitants, aussi bien libres qu’esclaves, sur la plantation. Couvrant quatre générations d’amours et de cupidités, d’héroïsmes et de mesquineries, de fiertés et de trahisons, de violences et d’excès, c’est l’histoire écrite par Laura pour expliquer à ses enfants pourquoi, dès sa jeunesse, elle a rejeté les cadres familiaux traditionnels du monde créole. La famille de Laura, de sang français et canadien, partageait une histoire et un système de valeurs plus proches de ceux des esclaves et des métayers de leur plantation, que de ceux des planteurs anglo-saxons. 



Dans les années 1780, lorsqu’en Louisiane, une économie des plantations commença à prendre le pas sur l’agriculture vivrière, le réseau des familles créoles jouait déjà un rôle directeur dans l’économie, la société et la politique de l’Etat. Lorsque l’arrière-grand-père de Laura, Guillaume Duparc, avec son épouse Nanette Prud’homme, prit la tête de la plantation familiale en 1808, il existait déjà depuis longtemps une tradition toute créole de femmes propriétaires et gérantes de plantations. La grand-mère de Laura suivit cette tradition elle aussi en dirigeant la plantation pendant 47 années. Laura, fut chargée, comme toute fille aînée, de recueillir et de préserver l’histoire de la famille, les photographies, l’héritage familial afin de les transmettre à la génération suivante. Cet ouvrage est fascinant et raconte une époque révolue de la Louisiane.
J’ai fait la visite guidée de la plantation, très intéressante avec bon nombre d’anecdotes, et très émouvante pour la partie avec les quartiers des esclaves qui étaient enchaînés pendant la nuit.

Evergreen



Très bien préservée, Evergreen demeure l'une des plus intactes plantations de canne à sucre du sud des États-Unis. La maison principale de style créole s'est parée à la mode Greek revival en 1832 suite aux travaux de rénovation lors du rachat de la ferme des Heidel par Pierre Becnel, inspiré par le style américain des bâtisses néo-orléanaises. Devenue plantation, on y visite un parterre façon jardin à la française, des garçonnières et pigeonnières, des commodités Renaissance grecque, la maison des esclaves, la cuisine et une allée de 82 chênes vieux de deux cents ans, bordée de 22 cabines d'esclaves (deux familles par cabine de 20 mètres carrés) qui furent occupées jusqu'en 1947. C'est cette allée qui a fait rêver pas mal de réalisateurs dont ceux de Django Unchained, Twelve Years a Slave et True Detective qui sont venus tourner ici.





Oak Alley, Laura and Evergreen plantations

About 1 hour drive from New Orleans, on Great River Road, along the Mississippi in Vacherie, is where you can find old sugar cane and cotton plantations, where settlers, some of them from France and Canada, became very rich in the 1780s in Louisiana.

Oak Alley



The best known is Oak Alley, where a few movies like Interview for a vampire have been filmed, with its magnificent alley of tricentennial oaks leading to the main Greek style white house with some pillars. This "antebellum" house, meaning dating before the Civil War, was bought in 1836 by Jacques Telesphore Roman, brother of Louisiana governor, André Bienvenu Roman. The plantation already had 57 slaves working in the fields. The same year, Jacques had 49 more coming over, which brought the total number of slaves to 109. The slaves quarter is composed of 20 little houses divided in 2, housing 2 to 5 people in each part.
Jacques Roman died in 1848, from tuberculosis. His wife managed the plantation but without much success as she did not have much experience and she was a great spender. Theabolition of slavery, after the Civil War (1861-1865) signed the end of the plantation, which was sold by auctions, in 1866. The following owners could not face the expenses to maintain such a property and left house and gardens to decay. 


In 1925, it's a building in a very poor state that acquiredAndrew and Josephine Stewart, last owners to date ofOak Alley. Their project was to undertake the renovation of the house and to create a foundation open to the public. 

Luckily, the house did not suffer during the Civil War and its structure stayed untouched. Joséphine and Andrew lived in Oak Alley and dedicated their life to renovating the property. Joséphine lived 26 years older than her husband and shortly before dying, in 1972, she created the foundation that would ensure the property's survival.
The guided visit of the plantation gives a lot of details on the lives of its inhabitants and finishes outside where you can sip a "Mint Julep", typical southern cocktail made with lemon and mint for the virgin version and a touch of bourbon for the original version, while strolling in the gardens.

Laura



Not far from Oak Alley, there is the oldest creole plantation, a colorful beautiful building, Laura Plantation. The architecture is typically creole with a red roof, yellow walls and cypress wood beams ; having a raised floor helped avoid flooding due to the proximity of the Mississippi river.  
In 1936, Laura Locoul Gore finished writing the story of 100 years on this sugar cane plantation named in her honor. Her manuscript found in 1993 tells the daily life and important events of its inhabitants, her family and slaves, on the plantation. Covering four generations of love and cupidity, heroism and pettiness, pride and treachery, violence and excess, it's the story written by Laura to explain to her children why, from her youth, she rejected the traditional family framework of the creole world. Laura's family, of French and Canadian blood, shared a history and a system of values closer to those of slaves and sharecroppers of their plantation, than those of anglo-saxon planters. 



In the 1780s, when in Louisiana, the plantations economy started to prevail over subsistence crops, the creole family network already played a directing role in the economy, the society and the State's politics. When Laura's great-grand-father, Guillaume Duparc and his wife Nanette Prud'homme took the lead of the family plantation in 1808, a very creole tradition of women being owners and managers of plantations already existed. Laura's grand-mother followed this tradition too, managing the plantation for 47 years. Laura's responsibility, as eldest daughter, was to collect and maintain the family's history, photographs, heritage, in order to transmit them to the next generation.  This book is fascinating and tells about a bygone era in Louisiana. 
I followed the guided visit of the plantation, very interesting with lots of anecdotes, and it was very moving to see the slaves quarters where they were chained all night. 



Evergreen



Very well preserved, Evergreen is one of the most untouched sugar cane plantations in the South of the United States. The main house, creole style, has been renovated Greek revival style in 1832 following renovation works when the property has been bought by Pierre Becnel, inspired by the American style of New Orleans buildings. It became a plantation, where a French garden can be visited, with Greek Renaissance buildings, slaves quarter, kitchen and an alley of 82 bicentennial oak trees with 22 slaves cabins (two families per 20 m² cabin) which were occupied until 1947. It's this alley that inspired a few directors, notably from Django Unchained, Twelve Years a Slave and True Detective who were filmed here.


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