Big Chief Alfred Doucette et les Black Indians
Big Chief Alfred Doucette
Je l’ai rencontré pour la première lors d’une soirée-jam organisée en avril dernier par Randy dans sa maison de Saint Roch Street.
Il émane de cet homme discret un magnétisme profond comme une force tranquille dont l’énergie inépuisable se manifeste et prend toute sa puissance lorsqu’il se met à chanter, s’accompagnant au tambourin. On sent qu’il aime profiter de la vie, et sa vie est passionnante…
En 1970, Big Chief Doucette, avec ses frères Roland et Sterling, ouvrit le premier night-club de la Nouvelle Orléans. Le Nite Cap 1 présentait des groupes locaux célèbres comme the Meters, the Neville Brothers, ainsi que des artistes internationaux, The Manhattans, The Chi-Lites, Bobby Womack, The O’Jays, Betty Wright, Johnny Guitar Watson et Clarence “Gatemouth” Brown. En 1977, le Nite Cap 1 fut remplacé par le Nite Cap 2, à une plus grande échelle. Le Nite Cap ferme ses portes dix ans après et les frères Doucette se consacrent à d'autres projets.
En 1980, Big Chief Doucette acheta une ferme de chevaux pur-sang à Lumberton, Mississippi. C'est là qu'il réussit une carrière dans l'entraînement et les courses de chevaux.
En 1989, il reçoit le titre de Big Chief de la tribu des Flaming Arrows, titre transmis par son frère aîné, Merc. Merc avait hérité son titre d'un ami de longue date de la famille, Big Chief Jabby, qui fonda la tribu The Flaming Arrows dans le 7ème Ward de la Nouvelle Orléans. Big Chief Doucette travaillait déjà avec son frère et cousait des costumes traditionnels Indiens de Mardi Gras pendant des années depuis les années 50 et en 1989, il commença à dessiner et fabriquer ses propres créations, une compétence transmise par sa mère, une couturière qui dirigeait un atelier à la Nouvelle Orléans. Big Chief Doucette se souvient de Jabby créant des costumes Indiens en utilisant des écailles de poisson, des morceaux de miroir brisés et des pierres iridescentes au lieu des sequins et des perles qui sont utilisés aujourd'hui. Ils teintaient des plumes avec du Kool-Aidâ et des colorants alimentaires. Ils utilisaient des bouchons de bouteilles de Coca-Cola pour les tambourins et les shakers.
Chaque costume raconte sa propre histoire et est une œuvre d'art à part entière. Son premier costume, « Pegasus », raconte l'histoire de ce cheval volant mythique. En 2000, il créa le célèbre costume Marie Laveau, décrivant une scène de cimetière de la Reine du Vaudou, qui a rendu visite à Big Chief Alfred Doucette à trois reprises dans ses rêves, lui donnant l'inspiration pour créer le costume, les paroles de sa chanson et la capacité de chanter au-delà de sa tonalité habituelle, « Marie Laveau ». Depuis, Marie Laveau est son esprit ange-gardien perpétuel dans la musique et dans la vie, lui envoyant des messages pour écrire d'autres chansons, notamment « Louisiana Pray », « Three In The Morning » et « Tired of Wine and Whiskey. » En 2001, Big Chief Doucette fut inspiré pour créer un costume en commémoration des attaques terroristes du 11 septembre. Le « White Buffalo Suit » illustre la chute des Tours Jumelles en utilisant la légende Indienne du Buffle blanc comme esprit de paix. En 2004, il créa le « Spirit of the Soul. » Ce costume raconte l'histoire de « Strange Fruit », une chanson popularisée par Billie Holiday qui fait référence aux nombreux lynchages des Afro-Américains. Ce costume fut exposé au musée Historic New Orleans Collection Museum et Calbido Museum de la Nouvelle Orléans, ce qui consacre davantage le statut de légende vivante de Big Chief Doucette. Big Chief Doucette continue à dessiner et créer de nouveaux costumes et des œuvres d'art.
En 1997, Il composa sa célèbre chanson, « Marie Comin' Out », écrite à partir de la mélodie traditionnelle de « Lil Liza Jane ». Big Chief Doucette a chanté cette chanson et d'autre en compagnie d'artistes remarquables comme Bamboula 2000, James Andrews, Trombone Shorty, Dr. John, Cyril Neville et Juice, entre autres. Il a joué dans des salles locales, notamment, the New Orleans Contemporary Arts Center, Audubon Zoo, House of Blues, The Maple Leaf Bar, Tipitina’s, Banks Street Bar & Grill, Vaughn’s, The Apple Barrel, DBA, Café Brazil, Café Negril, The Saenger Theatre, The Spotted Cat, The Cajun Pub, Ray’s Boom Boom Room et bien d'autres. Big Chief Doucette joue aussi régulièrement dans de grands festivals comme New Orleans Jazz and Heritage Festival, French Quarter Fest et Satchmo Fest. La musique R&B dance, les chansons des Indiens de Mardi Gras et l'art exceptionnel de Big Chief Doucette attirent un public international tout en faisant la promotion de sa riche culture de Nouvelle Orléans.
Big Chief Doucette est venu jouer au Festival des Musiques de la Nouvelle Orléans en Périgord (MNOP) à Périgueux en 2011 avec Cherice Harrison et Big Chief Roger Nelson. Il a figuré dans de nombreux films, émissions spéciales de télévision, vidéos musicales, articles de magazines et journaux. Regardez cette vidéo dans laquelle il explique et montre la création de ses costumes, en résumant sa vision de la vie : « La vie ne me stresse pas, je l'apprécie. J'ai eu de la chance de pouvoir faire tout ce que je veux ».
Black Indians (Les Indiens noirs) :
Il existe environ
40 tribus de Black Indians à la Nouvelle Orléans, comme les Black Eagles, Golden Arrows, Guardians of Flames ou encore
les Wild Magnolias. Ils vivent dans les quartiers Afro-américains et
maintiennent leurs traditions, étroitement liées à leurs racines Amérindiennes
et Africaines, à travers leur créativité dans la fabrication des costumes de
Mardi Gras et dans leur musique. Leurs chansons, comme la célèbre Iko Iko ou
Big Chief, racontent des histoires, leurs danses impliquent des personnages
différents comme le Big Chief (Grand Chef), Second Chief (Second Chef), Spy Boy
(Espion), Wildman (Homme sauvage), Medicine Man (Homme médecin) ou Queen (la
Reine).
La maison du Big
Chief est le point de rencontre de la famille et des amis qui se réunissent
pour créer des costumes magnifiques, cousant des sequins, des perles et des
plumes tout au long de l'année afin d'être prêts pour le grand jour :
Mardi Gras (Super Sunday) et la nuit de la Saint Joseph.
Ce jour-là, ils
chantent, dansent et défilent dans les rues, perpétuant 300 ans de traditions,
transmises de génération en génération.
Black Indians : le film. Joe Beranger, le réalisateur, nous invite
à rencontrer ces Black Indians à la Nouvelle Orléans afin de comprendre ce
mélange de cultures et d'admirer les magnifiques costumes tout en écoutant
cette musique et ces chants uniques alliant rythmes africains, jazz et R&B.
Le film sera
projeté lors d'une soirée spéciale à Périgueux
au Cinéma CGR le jeudi 22 Novembre suivi par une conférence présentée par
Stéphane Colin, Président de l'Association Musiques de la Nouvelle Orléans en
Périgord (MNOP).
Big Chief Alfred Doucette
I met Big Chief Alfred Doucette at a jam organized In Randy’s house last April on Saint Roch. His magnetism is incredible, and his energy when he takes the mike is huge. This man enjoys life, and his life is so interesting…
In 1970, Big Chief Doucette, along with his brothers Roland and Sterling, opened the premier New Orleans nightclub of the day. The Nite Cap 1 featured such famous local acts as the Meters, the Neville Brothers, as well as international artists The Manhattans, The Chi-Lites , Bobby Womack, The O’Jays, Betty Wright, Johnny Guitar Watson and Clarence “Gatemouth” Brown. In 1977, the Nite Cap 1 was replaced by the Nite Cap 2 on a bigger, grander scale. The Nite Cap shut its doors in 1980 and the Doucette brothers ventured on to different pursuits.
In 1980, Big Chief Doucette bought thoroughbred horse farm in the town of Lumberton, Miss. There, he pursued a successful career training and racing horses.
In 1989, Big Chief Doucette was bestowed the title of Big Chief of the Flaming Arrows tribe, a title he inherited from his oldest brother Merc. Merc had inherited the title from long time family friend, Big Chief Jabby who started The Flaming Arrows Tribe in New Orleans’ 7th Ward. Big Chief Doucette had already been working with his brother sewing the traditional Mardi Gras Indian suits years since the 1950s and in 1989 he began designing and making his own creations, a skill he acquired from his mother, a commercial seamstress who ran a factory in New Orleans. Big Chief Doucette remembers Jabby creating Indian suits using fish scales, broken pieces of mirror and iridescent stone instead of the sequins and beads that are used today. They dyed feathers with Kool-Aidâ and food coloring. They used Coca-Cola bottle caps for tambourines and shakers.
Every single suit tells a distinct story and is an indescribable work of art. His first suit, “Pegasus,” tells the story of that mythical flying horse. In 2000, he created the ever-popular Marie Laveau Suit, which depicts a graveyard scene of the Voodoo Queen who visited Big Chief Alfred Doucette in his dreams on three consecutive nights giving him inspiration for the suit, the words for his song and the ability to sing outside his normal range, “Marie Laveau.” Since that time, Marie Laveau has been his continual guardian spirit in music and life, sending him messages to write more songs including “Louisiana Pray,” “Three In The Morning,” and “Tired of Wine and Whiskey.” In 2001, Big Chief Doucette was inspired to create a suit in commemoration of the September 11 terrorist attacks. The “White Buffalo Suit” depicts the fall of the Twin Towers using the Indian legend of the White Buffalo as a spirit of peace. In 2004 he created the “Spirit of the Soul.” This suit tells the story of “Strange Fruit,” a song popularized by Billie Holiday which references the many lynchings of African Americans. This suit has been exhibited at the Historic New Orleans Collection Museum and The Cabildo museum of New Orleans which further solidified Big Chief Doucette’s standing as a living legend. Big Chief Doucette continues to design and create new suits and artwork.
In 1997, Big Chief Doucette created his popular song, “Marie Comin’ Out” written to the traditional tune of “Lil Liza Jane.” Big Chief Doucette has performed this and other songs with such notable acts as Bamboula 2000, James Andrews, Trombone Shorty, Dr. John, Cyril Neville and Juice to name a few. He has been featured at local venues including the New Orleans Contemporary Arts Center, Audubon Zoo, House of Blues, The Maple Leaf Bar, Tipitina’s, Banks Street Bar & Grill, Vaughn’s, The Apple Barrel, DBA, Café Brazil, Café Negril, The Saenger Theatre, The Spotted Cat, The Cajun Pub, Ray’s Boom Boom Room and others. Big Chief Doucette also regularly performs at major festivals including the New Orleans Jazz and Heritage Festival, French Quarter Fest and Satchmo Fest to name a few. The R&B dance music, Mardi Gras Indian songs and tremendous artistry of Big Chief Doucette attracts an international audience and promotes his rich New Orleans culture.
Big Chief Doucette performed with Cherice Harrison and Big Chief Roger Nelson at the Festival des Musiques de la Nouvelle Orléans (MNOP) in Périgueux in 2011. He has been featured in numerous films, television specials, music videos, magazines and newspapers. Check this video where he explains how he creates his suits and tells us how he feels about life: “I don’t stress life, I enjoy life. I have been lucky to do whatever I want to do”.
Black Indians:
There are about 40 Black Indians Tribes in New
Orleans, amongst them, Black Eagles, Golden Arrows, Guardians of Flames or Wild
Magnolias. They live in Afro-American neighbourhoods and maintain their
traditions which are closely linked to their Native Indians and Africans roots
through creativity in Mardi Gras Costumes making, and music, there songs tell
stories, their dance involve various characters such as Big Chief, Second
Chief, Spy Boy, Wildman, Medicine Man or Queen.
The Big Chief house is a base where family and friends
gather to create magnificent costumes, sewing sequins, pearls and feathers all
year long to get ready for the big Day: Mardi Gras (Super Sunday) and Saint
Joseph night.
On that day, they will sing, dance and parade in the
streets, perpetuating 300 years of traditions, transmitted generation to
generation.
Black Indians: the
movie. Jo Beranger, the director invites us to meet these Black Indians in
New Orleans, to understand this melting pot of cultures and admire beautiful
costumes while listening to this unique blend of African, Jazz and R&B
rhythms characterizing Black Indian music and chants.
You can see it in Périgueux at Cinema CGR on Thursday, November 22nd
followed by a Conference led by Stéphane Colin, President of Musiques de la
Nouvelle Orléans en Périgord (MNOP).
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