Meschiya Lake (version française)
Ce petit bout de femme aux magnifiques tatouages et piercings est un phénomène comme on en voit qu'à la Nouvelle Orléans.
Rien
de surprenant quand on repense à la fillette précoce de neuf ans qui monta sur
scène pour une compétition de chant dans un steakhouse de Rapid City, Sud
Dakota, elle croyait déjà qu’elle pouvait se mesurer aux meilleurs. Cela
faisait un moment qu’elle chantait chez elle et être en compétition avec des
adultes qui pensaient qu’elle était mignonne ne l'intimidait pas du tout.
Lorsqu’elle remporta la compétition, avec à la clé un prix de 500 $ et un
concert hebdomadaire au resto, il fut évident que sous une forme ou une autre,
les fondements d'une carrière venaient d’être posés, même si elle ne s’en est
pas vraiment rendu compte à l’époque. Pendant plusieurs autres années à chanter
pour s’amuser, la musique continua d’être une vocation pour Meschiya Lake, mais
ce ne fut que lorsqu’elle eut une vingtaine d’années, au cours de son bref
passage comme membre du Know Nothing Family Zirkus Zideshow et End of the World
Circus, une troupe itinérante disparate qui mélangeait les arts du cirque
traditionnel à un divertissement de spectacle moderne hors du commun, qu’elle
réalisa en fin de compte ce qu’elle voulait faire à l’âge adulte.
Elle
passait ses nuits à porter des costumes ridicules, à manger des insectes,
grignoter du verre et danser sur scène en jonglant avec des nunchucks en
flammes, expérience étrange, ridicule, magnifique et qui changea sa vie, ce fut
le meilleur job qu’elle ait jamais eu. Meschiya Lake était fascinée par le
style de vie nomade et adorait la camaraderie parmi les acteurs et la connexion
qu’ils établissaient avec le public dans les petites villes qui ne savaient pas
que ces sortes de choses étaient possible.
Le calendrier du cirque de six mois d’activité pour six mois de pause amena en fin de compte Meschiya Lake à la Nouvelle Orléans pour une période prolongée de pause. Après avoir conduit seule toute une journée pour arriver en ville et rencontrer ses connaissances, elle s’arrêta dans le Quartier Français pour trouver ses amis et fut immédiatement frappée par un sens imposant d’intemporalité. C’était sa première visite et tout comme elle avait pris le micro pour la première fois des décennies auparavant, elle sentit instantanément l’appel de la ville vers des choses qui sont différentes, légèrement bizarres. Sans en avoir l’intention, elle avait trouvé sa base pour les dix-huit prochaines années.
Le calendrier du cirque de six mois d’activité pour six mois de pause amena en fin de compte Meschiya Lake à la Nouvelle Orléans pour une période prolongée de pause. Après avoir conduit seule toute une journée pour arriver en ville et rencontrer ses connaissances, elle s’arrêta dans le Quartier Français pour trouver ses amis et fut immédiatement frappée par un sens imposant d’intemporalité. C’était sa première visite et tout comme elle avait pris le micro pour la première fois des décennies auparavant, elle sentit instantanément l’appel de la ville vers des choses qui sont différentes, légèrement bizarres. Sans en avoir l’intention, elle avait trouvé sa base pour les dix-huit prochaines années.
Après
s’être « échappée » du cirque, et avoir été employée dans une myriade
de petits boulots, de la construction du festival Burning Man à la conduite
d'un chariot élévateur pour la récolte de la canneberge, Meschiya Lake
cherchait à nouveau à vivre de sa musique. En 2007, elle trouva ce
changement de vie par le biais du jazz traditionnel, accompagnée de danseurs,
The Loose Marbles. Ce groupe désorganisé
d’artistes de rue établissait à l’origine son camp de base sur Royal Street à
la Nouvelle Orléans. De là, ils créaient une résidence dans le Washington
Square Park de New York City, la passerelle vers ce qui deviendra le prochain
terrain de jeu de Melle Lake, l’Europe. Faisant référence avec affection
à cette période de sa vie comme étant le « Jazz boot camp », elle
commença à créer son propre répertoire extensif et appris quelques leçons de
vie, parmi lesquelles, mais sans y être limité, ne pas sortir avec le leader du
groupe, Être le leader du groupe. Un an
plus tard, c’est ce qu’elle fit, en créant le groupe the Little Big Horns Jazz
Band.
A
présent déterminée à la barre de son propre vaisseau musical, les choses
avancèrent vite et loin pour Melle Lake. L’année 2010 marqua la sortie de
son premier album, Lucky Devil et le début d’une décennie de reconnaissances,
tournées et prix. Des scènes du Lincoln Center à NYC, au Brésil, Canada,
Danemark, Pays Bas, Italie, Russie, R.U. et en Irlande, elle montra aux gens
comment exprimer l’amour de la vie par le biais de la musique et de la danse.
Cette passion, son énergie infatigable et son expertise lui amenèrent
beaucoup de louanges, du classement des dix meilleurs albums de NPR en 2010
jusqu’au prix First Lady of Jazz 2013, au Sun Valley Jazz Festival. Mais le
plus important, de retour à la maison à la Nouvelle Orléans, Meschiya Lake fut
reconnue comme Female Performer of the year, trois années de suite, aux Big
Easy Awards, fut nommée Best Female Singer dans le sondage Best of the Beat du
magazine Offbeat en 2013 et 2014, et en 2013, le groupe the Little Big Horns
fut honoré du prix convoité Best Trad Band de Best of the Beat.
En
chemin, Meschiya Lake trouve le temps d’enregistrer, d’écrire et de produire
deux autres albums avec les Big Horns, Foolers’ Gold et Bad Kid’s Club, ainsi
que de travailler dans le studio comme chanteuse avec des musiciens comme Alec
Ounsworth de Clap Your Hands Say Yeah, et de chanter pour un gentleman du nom
de Tom Waits.
Meschiya
Lake a parcouru du chemin depuis le concours dans le Sud Dakota et les jours du
cirque ambulant, et elle n’a pas encore fini. Bien loin de là même.
Installée en Europe depuis l’été 2018, et s’étant associée avec les
superbement talentueux Dizzy Birds déjà établis à Berlin, Melle Lake et compagnie
placeront une nouvelle fois la barre très haute pour nos standards de
musiciens, art de la mise en scène, jazz et bonheur
Cinq questions posées à Meschiya Lake sur son
déménagement à Cork, Irlande
30 mai 2018 par Stacey Leigh Bridewell, Offbeat
Magazine
La chanteuse
Meschiya Lake-Härm a fait de touchants adieux à la Nouvelle Orléans au bout de
18 ans. Elle était la figure de proue, le phare de l’esprit du temps de la
scène traditionnelle de Frenchmen Street et elle nous manquera cruellement à
tous. Elle a joué son dernier concert habituel au Spotted Cat le 1er mai et est
partie pour son nouveau foyer en Irlande.
Qu'est-ce
qui vous a décidée à quitter la Nouvelle Orléans ?
Cela
faisait 18 ans que j’y étais installée, il n’y a donc qu'une chose qui pouvait
me faire prendre cette décision. J’ai épousé un européen, j’ai mis au monde ma
fille et ensuite Donald Trump a été élu. Je pensais que la Nouvelle Orléans
était le seul endroit aux États Unis où je pouvais vivre et c’était vraiment le
cas. Mais avec le climat politique actuel et le fait d’avoir un bébé, il y a
des systèmes sociaux en Europe qui peuvent lui être proposés. En plus, elle
aura un passeport américain et un passeport irlandais, ce qui lui donnera plus
d’options. Nous avons un maison Géorgienne de cinq chambres qui nous coûtera
moins que la maison de deux chambres que j’ai sur St Claude ! Cinq
chambres, trois salles de bain et un bidet ! C’est incroyable.
Pourquoi
l’Irlande ?
J’y
ai fait plusieurs visites. Mon pari s’est installé là-bas en partant d’ici.
L’année avant notre mariage, je lui ai rendu souvent visite là-bas. C’est un
magnifique endroit avec les gens les plus gentils que je connaisse. C’est aussi
très musical. Nous serons dans le comté de Cork à environ quinze minutes de la
ville de Cork, qui a une fantastique scène musicale et artistique.
Vous
allez continuer à chanter ?
Je
ne vais passer que six semaines dans ma nouvelle maison. Je commence par une
tournée de six semaines en Europe. Je vais travailler principalement avec un
groupe de Berlin qui s’appelle les Dizzy Birds. Nous allons faire une tournée
en Hollande et ensuite au Ascona Jazz Festival. Je vais jouer au Cork Jazz
Festival, mais je n’ai pas encore de concert régulier en Irlande et j’en suis
contente car je veux passer plus de temps avec ma fille.
Qu’est-ce
qui va vous manquer le plus de la Nouvelle Orléans ?
Ma
famille va me manquer le plus. Les gens. Parce que ce sont des choses
irremplaçables. Les choses matérielles sont remplaçables et ils ont beaucoup de
choses matérielles dans les autres pays, mais ils n’ont pas les gens.
Est-ce
que vous reviendrez ?
Je
reviendrai. Lors de mon dernier concert au Spotted Cat, les propriétaires Doug
et Bill m’ont donné de l’argent pour revenir au prochain printemps. Alors j’ai déjà acheté mon billet ! Je
reviendrai en septembre pour prendre mon chiot et quelques petites choses.
Discographie
Bad Kids Club 2015
Foolers’ Gold 2013
Lucky Devil 2010
Live at Chicky Wah Wah 2012 avec Tom Mc Dermott
Meschiya Lake sera
à Sorges dans le Périgord, dans le cadre du Festival Musiques de la Nouvelle
Orléans en Périgord (MNOP) le vendredi 12 juillet, ne la manquez pas !
Commentaires
Enregistrer un commentaire