Spencer Bohren (Version française)







La communauté musicale de la Nouvelle Orléans est à nouveau endeuillée, tout comme MNOP en France, par le décès de Spencer Bohren le 8 juin.
D’origine écossaise-irlandaise par sa mère, Spencer Bohren avait des racines en Alsace Lorraine par son père. Né à Casper dans le Wyoming, il a grandi dans une famille baptiste, avant de passer du temps à Denver et Boulder, Colorado, en Oregon du sud et à Seattle, Washington au début de sa carrière. En 1976, il commença à élever ses enfants avec son épouse, Marilyn, à la Nouvelle Orléans en Louisiane.
Spencer Bohren s’est produit dans tous les États Unis ainsi qu’au Canada, en Angleterre, Irlande, Écosse, France, Italie, Allemagne, Belgique, aux Pays Bas, en Suède, Norvège, au Danemark, en Suisse, en Espagne, au Mexique et au Japon. Il a également joué au Festival New Orleans Jazz & Heritage Festival. Il enseigna au Fur Peace Ranch. A la fin des années 1970 et au début des années 1980, il anima un bœuf hebdomadaire du lundi soir au club Tipitina's de la Nouvelle Orléans.
Bien qu’il travaillât le plus souvent comme soliste, il joua dans plusieurs groupes, notamment les Funston Brothers, the Eagle-Ridin’ Papa, Butterfat, Rufus Krisp, the Earthtones, et Gone Johnson. Il collabora avec la chanteuse de folk blues, Judy Roderick, le guitariste rockabilly Bill Kirchen, la chanteuse d’opéra Karen Clift, Dr John, the Blind Boys of Alabama et le duo vocal The Tremors. 



Dans l’enseignement, Spencer Bohren présenta un aperçu musical de la musique roots américaine, une performance-conférence intitulée Down the Dirt Road Blues, qui retrace l’itinéraire d’une seule chanson, "Dirt Road Blues," d’Afrique aux jours de l’esclavage dans le sud américain et à travers l’âge moderne. Il utilisa des instruments vintage appropriés pour orchestrer l’histoire à mesure que la chanson évolue à partir d’une simple mélodie vocale en une chanson de blues, un numéro de danse, un morceau de banjo hillbilly, un hit de country et jusqu’à l’âge du rock’n’roll.
Son CD Carry the Word fut nommé « Meilleur CD de l’année 2000 par un artiste de Louisiane » par le Times-Picayune de New Orleans, et il remporta plusieurs fois le « Prix Big Easy pour le meilleur artiste de Folk du New Orleans Gambit Weekly.
Il enregistra pour les labels Virgin, Sony/France, Valve, Zephyr, Public Road, Last Call, Loft, Alpha, Great Southern, et New Blues.
Spencer Bohren était aussi un artiste visuel et créa des œuvres d’art qu’il appelle « Reliquaries » et partage sa philosophie et ses techniques avec des étudiants intéressés de tous les âges.
Spencer Bohren et son épouse Marilyn ont vécu à la Nouvelle Orléans où ils ont élevé et éduqué à la maison leur quatre enfants. La maison familiale fut gravement endommagée lors du passage de l’ouragan Katrina et Spencer écrivit la chanson « Long Black Line », la ligne de démarcation de l’inondation de la ville, relatant l’expérience.
Il fit une apparition dans la série « Treme » de HBO en 2012. 



Pendant le MNOPérigord Tour de 2014, on a ressenti d’autant plus les effluves de sa ville d’adoption, que Spencer y était accompagné par son fils André, batteur funk ébouriffant, membre d’un des groupes les plus populaires de la cité, les Dirty Notes.
Pour l’anniversaire des 15 ans du Festival, il m’envoya un témoignage fort sympathique sur son expérience « MNOP » :
« Mon expérience avec MNOP et les gens qui ont créé cette association et qui la font vivre a commencé par un simple email ou un appel téléphonique de Stéphane Colin (président de MNOP) me demandant si j’accepterai de venir à Périgueux jouer devant le public périgourdin et quelles étaient mes conditions.  Tout ce que j’ai eu à faire a été de dire oui et la porte s’est ouverte sur un nouveau monde d’amis, musiciens, public, artistes et des fans de la musique de la Nouvelle Orléans.

Je suis personnellement extrêmement heureux de connaître les gens merveilleux du Périgord qui m’ont ouvert leurs cœurs et leurs maisons ainsi qu’à mon épouse, Marilyn. Musicalement, la meilleure surprise est la pléthore d’excellents musiciens avec lesquels j’ai eu la chance de jouer.
C’est un honneur de partager leur approche du fantastique trésor musical américain du blues, R&B, jazz, rock ‘n’roll, country, gospel et folk, qui est à la fois respectueuse, enthousiaste et qui vient du plus profond de leur âme. Beaucoup d’entre eux sont devenus des amis chers tout au long de cette aventure.
C’est très spécial d’être invité dans la maison et le monde de Stéphane Colin et de sa famille. La grande maison pleine de musique et de musiciens, d’art et d’artistes, d’amis, de voisins, de bon café, de conversations qui mettent à l’aise, et plus de musique enregistrée sous diverses formes que je ne pourrai jamais écouter en une seule vie. Être considéré comme un cousin de cette famille est un privilège et un plaisir.

Je me souviens d’un soir au Bugue, je jouais avec le groupe Talk That Talk, et nous étions très excités à l’idée que Lazy Lester vienne se joindre le groupe. Nous avons tous été vraiment surpris quand Lester a refusé de jouer du blues. A la place, il a joué une chanson country de Merle Haggard et la groupe a dû s’aventurer sur un terrain qu’il ne connaissait pas bien.  Le soir suivant au Festival MNOP dans le parc, Lester jouait avec moi quelques chansons dans une tente backstage.  C’était une très bonne surprise de découvrir que Lester aimait d’autres styles de musique que ceux pour lesquels il est connu.

J’aime me souvenir du fait que toutes les dames de MNOP ont invité Marilyn à revenir à Périgueux quand elle veut, avec ou sans moi ! Elles l’adorent simplement pour sa personnalité. Elles m’aiment aussi, mais elles ADORENT Marilyn ! Cela me fait très plaisir.

L’année dernière, nous sommes arrivés le 14 juillet et nous avons été accueillis par un feu d’artifice sur le pont près de la cathédrale. Le jour avant notre départ, le Tour de France est passé près de la maison de Stéphane.  Je ne sais pas qui a programmé cette arrivée et cette sortie pleines de panache pour nous, mais je les en remercie !

Cela fut un moment très fort quand Stéphane a demandé si j’aimerais amener mon fils, André, pour qu’il soit le batteur du tour de cette année.  Cela a était vraiment très amusant de présenter André à nos amis en Dordogne, au public de MNOP et de lui faire découvrir les merveilles du Périgord.  Mille mercis pour ces deux semaines mémorables. Et notre famille internationale continue de s’agrandir.

Un grand merci aux gens du Périgord d’avoir partagé leurs histoires avec nous.  



Ce dimanche 23 juin, le Marigny Opera House de la Nouvelle Orléans organisera un événement en l’honneur de notre ami et pour célébrer la vie de ce musicien apprécié par tous, qui nous a quitté le 8 juin 2019 et qui va tant nous manquer.
Marilyn Spencer a déclaré que l’événement, qui aura lieu de 14h00 à 18h00, se concentrera sur Spencer et donnera l’opportunité aux gens de partager leurs histoires personnelles entre eux, tout comme Spencer l’a fait toute sa vie. Les morceaux préférés de la famille seront passés en musique de fond, mais ce ne sera pas un concert. Plutôt que des fleurs, la famille demande qu’un cadeau soit fait en la mémoire de Spencer à l’école de musique Don Jamison Heritage de la fondation New Orleans Jazz & Heritage Foundation.

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