L'histoire de Judy Hill et du bar Ooh Poo Pah Doo à Treme
L'histoire de Judy Hill et du bar Ooh Poo Pah Doo à
Treme
J'ai rencontré Judy grâce à des amis
communs, Stella et Randy, une soirée d'août lors d'un BBQ dans leur jardin. Ce
petit bout de femme est une talentueuse chanteuse à la personnalité pétillante
et j'ai été fascinée par son histoire que j'aimerais partager avec vous...
Fille de l'icône R&B décédée, Jessie
Hill et tante des célèbres musiciens Trombone Shorty, James Andrews et Trumpet
Black, Judy Hill vient d'une authentique famille de musiciens de la Nouvelle
Orléans.
Son père lui a appris à chanter dès le
berceau. Elle raconte en riant... Petite fille, j'ai toujours eu une jolie voix,
alors ma famille me demandait toujours de chanter quand on avait des invités. « Allez,
Judy, prends le micro ! » Et le micro, c'était le balai.
Et Jessie vous faisait chanter toute la
nuit, il était vraiment passionné et très sérieux. Je chantais avec lui au
Tipitina's, un mois sur deux. J'étais jeune. La dernière fois, je devais avoir
environ 18 ans.
Judy Hill rêvait d'ouvrir un bar depuis
des années, et ce rêve, elle finit par le réaliser. J'avais l'histoire de la famille en tête... J'ai
pensé, on va faire comme quand on était dans le salon de ma mère...
Baptisé du nom du hit de son père en 1960,
le Ooh Poo Pah Doo Bar s'est ouvert en 2013. Ce chaleureux petit bar musical
jouissait d'une atmosphère détendue et accueillante, on y servait des plats
faits maison, les amis et membres de la famille y passaient avec de la super
musique live. Des posters de son père sur scène avec Allen Toussaint, Irma
Thomas, Fats Domino et les autres au Dew Drop Inn ainsi que des portraits de
ses neveux décoraient les murs. Le bar était aussi fréquenté par le Big Chief
Kevin Goodman des Indiens de Mardi Gras Flaming Arrow et du club Ole & Nu
Style Social Aid and Pleasure Club. Ces groupes jouent dans diverses parades de
second line, les fêtes, les cérémonies souvenirs et d'autres événements
communautaires dans le quartier de Treme.
La réputation du Ooh Poo Pah Doo bar, transmise
par le bouche à oreille et différents sites de voyage, a rapidement séduit et
réuni beaucoup de gens d'horizons différents. Les amateurs de musique du monde
entier en pèlerinage au berceau du jazz venait au bar pour voir des musiciens
emblématiques de la Nouvelle Orléans y faire un bœuf comme si c'était une
soirée privée. Avec son atmosphère cool et les musiciens qui tournaient sur
scène, on s'y sentait comme chez soi, c'est sûr. Toutefois, ce n'était pas du
tout ce à quoi s'attendait Judy.
Quand j'ai ouvert pour la première fois, je
ne pensais pas que des blancs y viendraient. Vraiment pas, et parfois je m'étonnais
certains soirs...mais, il y a plus de blancs que de noirs !!!
Elle chantait presque tous les soirs en
solo ou bien accompagnée de Big Chief Alfred Doucette, James Andrews, Guitar
Slim, Jr et Box Fontenot ou quiconque se trouvant au bar ce soir là. Elle se
produit également dans d'autres festivals et événements dans toute la ville. « J'adorais
ça. J'accueillais tout le monde. Quand j'ai ouvert ce bar, ce n'a pas été pour
l'argent. Vraiment pas, ce n'était pas le but. J'ai ouvert ce bar pour nous
tous. Pour vous, pour moi, pour les touristes. Tout le monde. Tous ceux qui ont
une âme. Pour écouter de la bonne musique, s'asseoir comme aujourd'hui et se
raconter des histoires. »
Ses talents d'hôtesse lui ont été transmis
par sa mère. Tout ceux qui ont été au Ooh Poo Pah Doo connaissaient Madame
Dorothy Hill, une dame énergique et chaleureuse, habitant dans le coin, accueillant
chez elle musiciens de passage tout en servant de bons petits plats.
Musique, cuisine, histoire familiale, Indiens
de Mardi Gras.... Le Ooh Poo Pah Doo bar avait gagné le cœur des gens par son
sens de l'accueil et du partage.
Mais en avril 2017, le bar adoré a du fermer ses portes. Si le propriétaire invoque des problèmes de versements de loyer, Judy quand à elle, insiste sur le fait qu'elle a été chassée du quartier en raison de la gentrification.
Dans « What You Gonna Do When the World’s On Fire ? », un film très attendu dirigé par Roberto Minervini, examine la riche culture de New Orleans, et prend pour exemple des petits bijoux locaux comme le Ooh Poo Pah Doo bar, constamment mis à mal par la discrimination et la gentrification.
La première du film a eu lieu au prestigieux Festival du Film de Venise le 1er septembre et Judy était surexcitée de partir en Italie pour la première fois.
Cet article a été écrit à l'aide d'informations tirées de Offbeat Magazine. Retrouvez un super portrait de Judy en ligne : https://youtu.be/GvICoeLPSu8
et le trailer du film : https://www.youtube.com/watch?v=vxa6DVz_flM&sns=fb
The story of Judy Hill and the “ Ooh Poo Pah Doo
Bar” in Treme
I met Judy through common
friends, Randy and Stella, one August evening during a BBQ in their backyard. She’s
an amazing talented singer with a bubbly personality and I was fascinated by
her story that I would like to share with you…
Daughter of late R&B icon,
Jessie Hill, Aunty of renowned musicians Trombone Shorty, James Andrews and
Trumpet Black, Judy Hill comes from an authentic New Orleans musician family.
She learned singing from her
dad, “I always did sing, from a baby. From a young girl. I always had a nice
voice, so my family set at it and they would always get me to sing when company
come over. ‘Come on, Judy, get the microphone!’ The microphone was a broom,”
she laughed.
“And Jessie would have you
singin’ all night,” she continued. “Really, he was very passionate. And very
serious. I used to sing with him at Tipitina’s. Every other month. I was young.
The last time I was there I had to be about 18 years old.”
Judy Hill had been thinking
about opening a bar for years before it finally came to fruition. “I had the
family history in mind,” she said. “I said, ‘Yeah, we gonna do like we used to
do in my mom’s living room…
Taking its name from her dad’s
1960 hit, the Ooh Poo Pah Doo Bar was opened in 2013. The homey little Treme
music venue was laid back and welcoming, full of home cooking, friends and
family members, and great live music. Posters from her father’s days performing
with Allen Toussaint, Irma Thomas, Fats Domino and the others at the Dew Drop
Inn hang alongside pictures of her nephews. The bar had also become home to Big
Chief Kevin Goodman’s Flaming Arrow Mardi Gras Indians and the Ole & Nu
Style Social Aid and Pleasure Club. These organizations are instrumental in
planning various second line parades, parties, memorials and other community events
around the Treme neighbourhood.
The Ooh Poo Pah Doo bar’s
growing reputation—both via local word of mouth and various travel sites—made
it an interesting meeting point for a wide variety of people. Music lovers from
around the world on pilgrimage to the cradle of jazz come to the bar and find
venerated players from some of the city’s oldest musical lineages jamming with
each other like it’s a backyard party. With its casual atmosphere and musicians
rotating on and off stage, the Ooh Poo Pah Doo had that living room feeling for
sure. It’s turned into a slightly different scene than Judy originally
expected, though.
“You know, when I first
opened, I didn’t expect white people here,” she laughed. “I really didn’t.
After a while, some nights I’m like, ‘Holy shit, there’s more white than
black…’”
You could find her performing
most nights at the bar as “Just Judy” or sitting in with Big Chief Alfred
Doucette, James Andrews, Guitar Slim, Jr. and Box Fontenot, or whoever else
happens to be playing that night. She also sings at other festivals and events
around town as well. “I loved it. I’ll take it any kind of way… We welcome
everybody, you know?” she said. “When I opened this bar, I didn’t have money on
my mind. I really didn’t. I hate that I need the money. I opened this bar for
all of us. For you, for me, for the tourists. Everybody. Everybody that has a
soul. That likes some good music and likes to sit down on a—sit down on a quiet
day like this and exchange stories
She learned about being a
hostess from her mom. Anyone who hangs around the Ooh Poo Pah Doo knows Ms.
Dorothy Hill, an energetic, warm-hearted lady who lives around the corner,
providing a home base for travelling musicians and serving up piles of food.
Music, food, family history,
Mardi Gras Indians… The Ooh Poo Pah Doo had a lot going for it on paper, but
it’s the deeper sense of welcome and community that had given the bar a special
place in so many people’s hearts.
“What You Gonna Do When the World’s On Fire?”, a much-needed film directed by Roberto Minervini, examines the rich culture of New Orleans—exemplified by local gems like the Ooh Poo Pah Doo bar—that is being constantly challenged by discrimination and gentrification.
“What You Gonna Do When The World’s On Fire?” premiered at the prestigious Venice Film Festival on September 1 and Judy was very excited to travel to Italy for the first time.
“I hope that this film can facilitate a much-needed discussion. On race and the current plight of African-Americans who, now more than ever, are witnessing the intensification of hate crimes and discriminatory policies,” director Roberto Minervini said.
This article has been written with info taken from Offbeat magazine. https://youtu.be/GvICoeLPSu8
Film trailer: https://www.youtube.com/watch?v=vxa6DVz_flM&sns=fb
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